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L’intrapreneuriat, serait –il la clef du succès de l’entreprise de demain ? par G Kante

C’est la question que se posent beaucoup de spécialistes face à ces environnements hautement concurrentiels et l’attitude de jeunes collaborateurs dits Millennials.

Comment se distinguer sur des marchés de plus en plus concurrentiels ? Voilà la question qui hante les jours et les nuits de nombreux dirigeants d’entreprise.

Si la majeure partie des jeunes millennials dit avoir envie de repousser les limites du statut de salarié, il faut trouver une voie pour nourrir l’innovation.

Les sujets d’actualité́ entrepreneuriale portent ainsi beaucoup sur le besoin criant d’innovation pour se renouveler, sur les nouvelles manières d’appréhender le travail et les structures professionnelles, sur la meilleure méthode pour attirer et conserver les talents…

L’intrapreneuriat serait une source d’innovation, souvent vertueuse et rarement dispendieuse, qui intéresserait plus de 74 % des actifs, selon le cabinet Deloitte.

Il apparaît comme l’une des clés d’une entreprise qui prépare sa bonne santé pour les années à venir : non seulement, il permet de révéler les talents d’innovation qui se trouvent au sein d’un groupe, mais en plus, il devient un facteur d’attraction pour les nouveaux talents, pour qui l’entreprise classique avait quelque peu perdu de sa superbe.

Pourquoi promouvoir l’intrapreneuriat ?

Le constat général est qu’un petit groupe fortement impliqué dans son projet, semble mieux « placé » que l’organisation et les processus en place pour :

  • détecter des opportunités d’affaires dans l’environnement immédiat ;
  • constituer et activer des réseaux ad hoc en interne et en externe permettant de mobiliser les ressources requises ;
  • prendre des raccourcis, faire évoluer rapidement le projet, et tenir les délais ;
  • faire preuve de ténacité pour surmonter les obstacles et s’engager sans compter.

L’entreprise pourra devenir, au travers de ses intrapreneurs, plus créative, plus agile et plus efficace dans l’utilisation de ses ressources. À ces attentes génériques, s’ajoutent des objectifs plus concrets.

Ainsi, les intrapreneuriaux contribuent à :

  • Encourager de nouveaux comportements et attitudes et, à terme, contribuer à faire évoluer la culture d’entreprise.
  • Générer de nouveaux revenus grâce au développement de nouveaux marchés, produits, activités.
  • Réduire les coûts en améliorant les pratiques, les processus internes et l’organisation.

Il faut alors combiner la synergie d’action Manager- intrapreneur.

Pour les entreprises qui désirent apposer la dynamique entrepreneuriale au sein de leurs structures, elles doivent envisager les difficultés qu’elles seront amenées à rencontrer, principalement les différences majeures entre le manager et l’intrapreneur.

L’intrapreneur se différencie du manager par l’orientation de ses modes de fonctionnement en manifestant un mouvement de recul afin de se rendre plus autonome, d’augmenter son degré d’initiative et de fortes implications personnelles dans la mise en œuvre de son projet, pour une meilleure gestion de la tâche d’intrapreneur qu’il s’est donnée.

Ce dernier se distingue également du Manager qui se définit au travers d’un certain nombre de fonctions édictée par Fayol et enseignée dans la Business school, telles que prévoir, organiser, budgéter, coordonner et contrôler. Ainsi la fonction managériale renvoie à la gestion d’un temps récurrent alors que l’intrapreneuriat est, quant à lui, relié à l’invention de nouvelles combinaisons de ressources et donc à l’avènement d’une rupture.

Le manager est dans un mode réactif et l’intrapreneuriat dans un mode proactif. Plus généralement, l’intrapreneur se différencie du manager par l’orientation de ses modes de fonctionnement. Il s’affranchit de la tutelle excessive des objectifs qu’on lui assigne alors que dans le même temps, il s’implique fortement dans la mise en œuvre de projets innovants.

  • L’intrapreneur définit un besoin de recrutement en fonction des objectifs stratégiques de l’entreprise et des besoins en compétences.
  • il aide à la planification des ressources humaines en fonction des besoins à court, et moyen terme de l’entreprise.
  • il détecte des perspectives de développement pour l’entreprise en fonction des compétences de chacun des salariés.

L’intrapreneuriat, outil de gestion des ressources humaines

Aujourd’hui, il faut mobiliser les équipes pour exploiter les opportunités et maîtriser les risques qui leur sont associés. Recherche de flexibilité, utilisation plus efficace des ressources, réduction des cycles de développement et de mise sur le marché des produits, intensification et universalisation de l’innovation, responsabilisation des employés. L’intrapreneuriat se présente comme un outil de dynamisation de la gestion des ressources humaines.

Dans le cadre de la mise en place d’une dynamique intrapreneuriale, les performances attendues portent sur :

  • La capacité des acteurs à agir dans un contexte d’incertitude.
  • Entrer dans des cycles d’apprentissage.
  • Envisager des alternatives d’action innovantes.

Il remet en cause le mode de recrutement traditionnel et permet de déléguer certaines décisions stratégiques d’innovation. Le rôle des managers opérationnels consiste de plus en plus à impulser le changement en identifiant des opportunités technologiques et commerciales, les dirigeants se concentrant sur les réflexions relatives à la mission de l’entreprise.

La problématique de l’intéressement des intrapreneurs à la réussite de leur initiative constitue un réel écueil :

  • Comment payer les créateurs, en cash, en stock-options, en intra capital ?
  • Comment ne pas déséquilibrer les systèmes déjà existants ?
  • Comment ne pas susciter la jalousie des managers traditionnels performants ?

Quel que soit le système retenu, il importe d’établir une juste récompense des efforts entrepris par les intrapreneurs. Dans un certain nombre de grandes entreprises, des expériences concluantes ont été conduites, donnant aux cadres la possibilité de prendre des participations dans des « start-up internes ». La posture d’actionnaire, voire de capital-risqueur, permet à chacun de se familiariser avec l’univers entrepreneurial et d’ouvrir l’éventail de ses perspectives.

Il faut donc inscrire les actions de changement au cœur des dispositifs de formation et repenser la gestion de carrière des profils intrapreneuriaux. Le DRH devra ainsi agir de plus en plus afin d’assurer la gestion des énergies et éviter le « burn-out ». Sa tâche est d’organiser une rotation des individus à fort potentiel et leur permettre une réelle progression au sein de l’entreprise.

Une entreprise qui adopte cette orientation voit son image de marque prendre un coup de jeune et un pouvoir d’attraction, c’est- à-dire une bonne dose de start-up attitude, ce qui à l’heure actuelle est un des critères clés dans la recherche d’emploi chez les jeunes diplômés.

Opportunité ou nécessité pour les entreprises ?

Les organisations doivent se réalimenter continuellement en innovations, car chaque année, une proportion des initiatives sort des idées de personnes pas forcément au niveau du top management. Les grandes organisations devraient apprendre à faire différemment dans la course à l’innovation. Au lieu de sous-traiter continuellement, si elles avaient utilisé les intrapreneurs, elles seraient probablement restées plus compétitives.

L’intrapreneuriat serait-il alors une nécessité pour l’entreprise ? Pas forcément. Cela peut être une bonne chose d’y penser, mais ce n’est pas quelque chose de naturel. C’est l’insatisfaction qui fait bouger : votre environnement vous y force, ou des dysfonctionnements en interne. Si l’entreprise n’est pas menacée, elle n’aura pas tendance à regarder du côté de l’intrapreneuriat. »

À vous de jouer !

Si l’intrapreneuriat au sein de Google a permis la naissance de Gmail, au sein de l’imprimerie 3M la création du post-it, le succès dépend largement de la complémentarité entre manageurs et intrapreneurs. Les premiers apportent le cadre et la stabilité tandis que les deuxièmes prennent des risques et se lancent à l’aventure, avec toutes les incertitudes que cela comporte, mais aussi toutes les opportunités.

Et si la formule magique de la réussite sereine résidait dans la confiance et la liberté́ ? Accorder bien plus de liberté aux salariés est la clef, car si l’entreprise veut de l’innovation et de l’inattendu, elle doit laisser la possibilité aux salariés de le provoquer.

Source :

https://www.linkedin.com/pulse/lintrapreneuriat-serait-il-la-clef-du-succ%C3%A8s-de-demain-gilbert-kante/

https://www.portail-des-pme.fr/

https://www.forbes.fr/

https://www.manager-go.com/

https://business.lesechos.fr/

https://www.challenges.fr/

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