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10 clés d’un programme d’intrapreneuriat réussi par C Stomboni

Garder ses bons éléments dans l’entreprise tout en boostant sa créativité, c’est possible. L’intrapreneuriat est une démarche d’innovation avec une forte dimension humaine. Stimuler la fibre entrepreneuriale des salarié.es et libérer les talents demande la mise en place d’un environnement d’innovation digital propice, appelons-le Lab Intrapreneurial ou l’incubateur, avec un pilotage fin et continu. Le principe ? Insuffler une culture d’entreprise agile et innovante qui préside à la stratégie d’entreprise. Peter Drucker, théoricien du management, le dit si bien : « La culture d’entreprise mange la stratégie au petit-déjeuner » !

Si une démarche d’intrapreneuriat peut se mettre en place rapidement, elle demande cependant un pilotage fin et continu. Revue de détail :

#01 Convaincre la direction

Voilà un type de projet qui doit absolument être porté par la direction générale… quitte à prendre un bâton de pèlerin pour la convaincre du bien-fondé de la démarche, à travers des exemples et des témoignages. Ce qu’il faut mettre en avant, c’est le principe gagnant-gagnant du Lab Intrapreneurial. Si elle ne gagne pas forcément en termes de nouveaux business, l’entreprise gagnera en termes de montée en compétence et d’amélioration de la motivation des salariés.

C’est en effet à la fois un facteur d’attractivité et une démarche d’avenir, car le travail se transforme : il faut laisser la plus grande place à l’expression des bonnes idées des salarié.es, car les personnes très compétentes sont très versatiles ! Un point à ne pas occulter : cette démarche comporte cependant un vrai risque d’attrition si elle n’est pas pilotée correctement.

#02 Choisir une direction

Des objectifs posés dès le départ seront plus moteur qu’une « volonté d’innover » trop floue, même dans le cadre d’un objectif principalement axé Ressources Humaines : l’entreprise souhaite-t-elle améliorer des process ? Être disruptive ? Générer des idées de nouveaux business ? Il faut savoir pourquoi on se lance dans une telle démarche, que cela fasse sens pour l’entreprise comme pour les salarié.es.

#03 Prendre des contacts

Pour faire naître cette culture de l’innovation, rien de telle que l’immersion ! Rencontrer des personnes qui ont mis en place ce type de programme, et visiter des structures exemplaires dans ce domaine, permet une prise de contact avec la réalité de la démarche. Il existe aujourd’hui un marché d’offre de soutien dans la mise en place aussi vaste qu’hétéroclite : s’il n’y a pas de recette miracle systématiquement transposable, il est évident qu’un bon accompagnement fera la différence. De plus, favoriser la rencontre des intrapreneurs avec d’autres intrapreneurs ou entrepreneurs et des mentors extérieurs sont aussi des facteurs de motivation.

#04 Mettre en place les bons pilotes

L’intrapreneuriat est sujet est éminemment centré sur l’humain. L’entreprise souhaite que les salarié.es développent de nouvelles compétences, progressent et se transforment : un.e référent.e RH sera donc partie prenante dès le départ dans l’équipe. Il en va de même pour la personne référente juridique : toute création de produit ou service nouveau entraîne des questions de propriété intellectuelle et de forme de sortie des projets.

Bien entendu, un.e chef.fe de projet sera désigné pour piloter le Lab, qu’il vienne de l’entreprise ou qu’il s’agisse d’un.e consultant.e extérieur.e : tout projet créatif demande un.e chef.fe d’orchestre expert.e !

#05 Accepter l’idée de l’échec, tout en restant gagnant !

La possibilité de l’échec est dans le principe même de l’innovation. Peu de projet vont être finalisés pour devenir un vrai business, soit parce que les idées ne pourront être menées à terme, soit parce que l’industrialisation ne pourra se faire. Mais si un retour sur investissement des projets est bien entendu souhaitable, est-ce là le seul bénéfice ? Tout le monde va gagner in fine dans le process, grâce à des salarié.es motivé.es.

#06 Identifier les gens et les énergies

Le Lab Intrapreneurial trouve son fondement dans le volontariat. Un appel à projet classique (avec ou sans plateforme spécifique… un outil spécifique n’est pas forcément nécessaire) permettra d’identifier les salarié.es qui ont envie de progresser et donnera le bon signal : ici, on vous fait progresser et on prend en compte vos envies !

Une autre façon d’envoyer un signal peut être l’organisation d’un hackathon, un datathon, un atelier créatif, pour créer un premier espace où les salarié.es peuvent se mettre en position de créateur.

#07 Une promo pilote, un timing clair

Sur le mode du design thinking et des principes d’une organisation agile, une première promotion pilote restreinte – 2 à 5 personnes – permettra de tester en avançant : l’innovation est autant un état d’esprit qu’une posture, où il est parfaitement possible de « réfléchir avec les mains » et de faire du test and learn, sur une durée définie à l’avance.

#08 Faire une Charte Tripartite

Conclue entre l’intrapreneur.e, son management et l’équipe du Lab (RH, juridique, équipe projet), la charte a pour principe de définir le rôle et les responsabilités de chacun pendant cette période atypique pour l’intrapreneur. Cette personne va en effet être à temps partiel ou à temps plein (c’est encore mieux) détachée de son poste, et pas forcément remplacée : comment mettre en place cette organisation, sur quel budget est pris le salaire pendant la période, quels sont les engagements du salariés… autant de points qui seront abordés dans ce document. De même pour le lieu de travail : l’intrapreneuriat peut se faire en dehors de l’entreprise (le Lab est plus une démarche qu’un lieu physique) pour permettre aux salarié.es de sortir de leur quotidien.

#09 Manier le curseur tout en souplesse 

La souplesse est inhérente à la démarche d’innovation. Le curseur entre objectifs RH et business fluctue avec l’avancement des projets, et doit être ajusté à chaque point d’étape. Le principe est que le programme du Lab Intrapreneurial doit être adaptable à la carte pour que les personnes soient satisfaites professionnellement : le Lab ne doit pas confondre process (qui tue l’innovation) et organisation ! L’intrapreneur.e à besoin d’une zone d’autonomie pour pouvoir avancer.

Cela n’empêche cependant pas la définition d’un budget à allouer au Lab, d’un niveau d’ambition ou des attendus en termes de retour sur investissement.

#10 Définir les formes de sorties possibles

Que devient le projet et peut-il être industrialisé ? Les modalités sont nombreuses… mais les clarifier tôt permet d’éviter nombre de déconvenues. Cela peut aller de la start-up dans laquelle l’entreprise investit, une filiale ou une business unit : aucune forme ne doit être un objectif absolu ! Les intrapreneurs ont besoin de savoir quelles sont les options de sortie, et ils doivent en discuter régulièrement avec l’équipe projet afin que tout le monde soit aligné sur les modalités de sortie. Car les gens peuvent changer d’avis pendant le déroulement du projet sur leurs envies futures. Certains voudront peut-être reprendre leur travail (ou un autre poste en interne), d’autres voudront peut-être piloter le déploiement commercial ou encore créer leur propre startup. Il s’agit de prendre le pouls régulièrement des personnes, et des résultats.

Et voilà 🙂 N’hésitez pas à commenter et à contribuer.

Source : https://www.linkedin.com/pulse/10-cl%C3%A9s-dun-programme-dintrapreneuriat-r%C3%A9ussi-carole-stromboni/