Aujourd’hui, la plupart des grands groupes mettent en place des programmes d’open innovation de différentes manières : challenge, accélérateur, hackathon…

Le but pour ces grands groupes est de sous-traiter leur R&D afin de réaliser des économies importantes, tant sur le coût que sur le temps. En effet, c’est la startup qui paie le développement de la technologie et du service et qui met à disposition la ressource humaine nécessaire à ce développement. Je vous expliquais les bienfaits de l’open innovation pour un grand groupe dans un autre article.

Mais quels sont les bienfaits pour une startup ? Comment intégrer un de ces programmes ?

Le partenariat avec un grand groupe, ou comment envahir le marché rapidement

L’open innovation a également des aspects positifs pour les startups. Ce type d’innovation permet à ces jeunes pousses de trouver des partenaires commerciaux de poids en la personne de grandes entreprises présentes sur tout le territoire. Ces dernières peuvent mettre à disposition leur force commerciale afin de vendre la solution.

Un partenariat business entre un grand groupe et une startup commence par la mise en place d’un pilote. Au cours de celui-ci, l’entreprise applique le service développé par la startup à un de ses services afin de tester son efficacité et voir si cela fonctionne et augmente son chiffre d’affaire.

En cas de réussite du PoC, un partenariat est signé entre les deux entités et l’expérience est étendue à l’ensemble des services du grand compte. Ce partenariat a plusieurs impacts pour la startup :

· Etre associé à une entreprise populaire peut servir à se faire connaître, à se créer un nom (ex : Fortuneo via son rachat par le Crédit Mutuel Arkea).

· Une grande entreprise possède généralement une force de frappe commerciale importante et vend ses services à des milliers, voire des millions de clients. Cela permet donc à la startup de s’implanter dans le marché, et le partenariat lui rapporte du chiffre d’affaire via la vente des produits du groupe.

· Le grand compte peut présenter les startups avec lesquelles il travaille à ses clients, ainsi la petite entreprise peut trouver d’autres entreprises avec qui établir un partenariat business.

· Il peut parfois déboucher sur une prise de participation de l’entreprise en cas de levée de fonds (ex : Le Groupe La Poste qui a acquis SmartPanda, une startup qu’il accompagnait).

Voici quelques conseils pour une startup

1. Etre assez mure pour espérer pouvoir travailler avec un grand groupe

Les grands groupes utilisent cette manière pour aller vite, pour innover rapidement et éviter de perdre du temps en R&D afin d’être concurrentiels et de ne pas se laisser dépasser.
C’est pour cette raison qu’il faut se présenter à l’entreprise avec un produit et une technologie déjà développés, prêts à être adaptés et commercialisés.

2. Bien se renseigner sur toutes les entités du groupe pour connaître les opportunités

Un groupe possède en général de nombreuses filiales qui ont chacune une certaine indépendance et qui sont spécialisées. Bien connaître ces entités peut changer la donne lors d’un rendez-vous avec la société. En effet, lorsque vous vous adressez à une business unit et que cet échange n’est pas concluent, il se peut que vous puissiez rebondir pour avoir le contact d’une autre qui correspond à votre projet. Cela, la première ne le voit malheureusement pas toujours du fait de la séparation des activités. N’arrivez pas avec qu’une idéeen tête et qu’une personne à convaincre.

3. Etre patient, ne jamais perdre espoir

Un grand groupe, c’est compliqué. C’est comme une administration, on ne sait jamais qui fait quoi, qui est responsable et donc à qui il faut s’adresser. C’est pour cette raison qu’obtenir une réponse peut prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines. Même si cela peut être difficile, il faut s’armer de patience et se concentrer sur d’autres missions. N’hésitez à relancer régulièrement, les employés du grand groupe se verront donc obligés de donner une réponse.

4. Bien saisir les intérêts de chacun et les lignes directrices (valeurs…)

Un groupe peut être intéressé par votre produit ou votre technologie mais si l’usage que vous en avez et que vous désirez qu’ils aient ne lui correspond pas, l’entreprise va laisser tomber vous faisant perdre votre temps ou essayer de le contourner à votre dépend.
C’est pour cette raison qu’il faut au préalable définir les objectifs et les intérêts de chacun. Vous devez vous assurer que tout correspond à vos valeurs et vos envies. Une culture d’entreprise peut ne pas vous correspondre et laisser une trace négative sur votre marque si elle ne colle pas avec votre éthique.

5. Passer par des organismes spécialisés ou des concours

Il existe aujourd’hui de nombreux organismes spécialisés dans l’open innovation qui pourront vous aider à rencontrer de potentiels partenaires. Ils organisent des pitchs devant des grands groupes selon des thématiques.
Les TechMeetings de Paris Région Entreprise.
L’IE-Club.
Les évènements de France Digitale (plutôt orientés VC).
Pour vous renseigner sur les concours d’open innovation, vous pouvez consulter des sites comme Agorize ou Kinov.

Mais attention, l’open innovation peut avoir des dérives

Ne tombez jamais dans la facilité de développer votre produit uniquement en fonction de votre partenaire, cela vous empêcherait de le rendre commercialisable à d’autres entreprises. Votre partenaire ne doit pas vous dicter votre ligne de conduite et vos objectifs, c’est à vous de garder le contrôle de votre startup, peu importe ce que peut vous faire miroiter la compagnie.
Pour conclure, l’open innovation est une excellente manière de commercialiser son produit : elle vous permet de passer par un grand groupe qui utilisera votre service pour améliorer le sien, ce qui accroîtra votre visibilité et vous fera profiter de sa force de vente. Cependant, il ne faut pas considérer cette voie comme la seule pour s’attaquer au marché, c’en est une parmi tant d’autres…

 

Source : https://medium.com/@hmiramon/conseils-pour-int%C3%A9grer-un-programme-dopen-innovation-d-un-grand-groupe-edaf22937130