Favoriser l’intelligence collective par G Lecourt

La vague du numérique a considérablement modifié les repères anthropologiques des méthodes de travail. Depuis la révolution industrielle, le management est inspiré du modèle pyramidal de l’armée, mais le système technologique des réseaux de l’informatique inspire de nouvelles façons de travailler et permet de développer de nouvelles formes d’intelligence comme l’intelligence collective. G Lecourt*, coach formateur expert en développement personnel, nous en parle.

Les principes de l’intelligence collective

Le rôle du manager : il partage le sens des projets, montre le but commun, fédère les collaborateurs et les compétences, stimule et reconnaît la contribution de chacun. Véritable chef d’orchestre, il délègue un maximum de ses compétences pour les répartir sur toute l’équipe. Le Manager est toujours dans une intention gagnant-gagnant et l’équipe devient un lieu sécurisant pour l’épanouissement des compétences.

Multiplicateur d’intelligence individuelle : l’intelligence collective fédère toutes les intelligences logiques humaines pour organiser efficacement le travail. Elle mobilise tous les ressorts des compétences de chacun en devenant un multiplicateur d’intelligence individuelle grâce à la responsabilité de chacun insufflé par le manager. Grâce à l’intelligence collective chacun va se vivre objet de production et sujet en croissance.

Les notions clés : l’intelligence collective se construit autour des sciences de l’information, de la communication, de la psychosociologie et des sciences du marketing, de la gestion et de l’organisation.

Identifier les leviers : la capacité de compréhension des enjeux de la mondialisation. Motivation, communication, rapidité, efficacité, innovation, marketing sont les clés de la réussite.

L’intelligence collective, qu’est-ce que ça veut dire ?

  • Un cadre de travail sécurisant avec des outils performants.
  • Une organisation capable d’acquérir de la connaissance pour la transformer en compétences.
  • Une reconnaissance et une valorisation de la compétence de chacun.
  • Une capacité à mettre en interaction des idées, des opinions, des valeurs.
  • Une capacité à fédérer tous les services de l’entreprise.

L’assertivité l’assertivité c’est l’affirmation de soi positive, constructive et responsable. Pas d’intelligence collective sans assertivité. Etre respectueux et respectable, savoir exprimer ses compétences et ses capacités et accepter les compétences et les capacités de l’autre. Savoir travailler en synergie vers un but commun. L’assertivité est l’outil de la responsabilité.

 

L’intelligence collective, c’est passer de la division du travail à l’intégration complexe des compétences objectives et subjectives pour une meilleure performance et pour accroître la motivation et le bien-être au travail. Les neurosciences confirment cette évolution en nous apprenant que la coordination des logiques rationnelles et des logiques relationnelles augmente la performance et l’efficacité.

 

La mise en œuvre de l’intelligence collective

Il faut commencer par accepter que les systèmes d’informations numériques sont exponentiels et qu’aucun individu ne peut maîtriser un savoir. En somme, l’union fait la force.

Cinq bases :

  • Mettre l’équipe en capacité d’apprenance** permanente
  • Clarifier les aspirations, la maîtrise personnelle et la vision partagée
  • Conscientiser les conversations réflexives
  • Comprendre la complexité de la pensée systémique.
  • Renforcer la capacité de l’organisation à s’adapter en permanence

Encadrer l’intelligence collective :

Quels éléments et règles instaurer ?

  • Etre leader en maîtrisant ses émotions et en pratiquant l’assertivité.
  • Mettre en avant des valeurs comme : le partage, l’écoute, le respect, l’autonomie, la communication fluide, la protection, la permission…
  • Mettre en place un management vertical pour les décisions stratégiques de l’entreprise et horizontal pour toute la production de biens et services liés à l’objet de l’entreprise. L’idéal, c’est de faire de l’intelligence collective entre le vertical et le collaboratif, en identifiant les potentiels pour les développer.

La qualité de vie au travail :

La qualité de vie au travail est essentiellement déterminée par la reconnaissance. Qu’il s’agisse de la reconnaissance réciproque des compétences (personnelles et professionnelles) entre collaborateurs ou de l’auto-reconnaissance, c’est le fondement du bien-être au travail et du plaisir de travailler ensemble. On parle de pédagogie blanche pour contrebalancer la pédagogie noire de la carotte et du bâton.

 

Les commandements du manager :

  1. Se former en permanence aux outils de production et de relation
  2. Etre disponible, pour cela déléguer pour être prêt à donner un coup de main
  3. Faire de la veille technologique pour prévoir les tendances de demain
  4. Etre assertif et proactif pour prendre les bonnes décisions
  5. Bien gérer ses émotions pour faire vivre le bon stress créatif à l’équipe
  6. Savoir animer de petites réunions constructives pour faire les points d’avancement
  7. Travailler avec les méthodes « Agile »
  8. Savoir-faire du team building
  9. Savoir utiliser l’écoute active et les feedback
  10. Etre médiateur et savoir faire vivre une équipe dans le plaisir de travailler ensemble

D’Abraham Maslow, pour qui la reconnaissance est la quête des travailleurs occidentaux, au livre de Peter Singe Le cinquième élément, on voit l’intelligence collective émerger comme modèle managérial car elle concilie synergie des compétences et besoin de reconnaissance.

 

Source : http://blogs.orsys.fr/les-carnets/index.php/2018/01/16/favoriser-lintelligence-collective/