Bien-être au travail, performance, quel modèle d’organisation pour demain ? par F Saffar
De nombreuses études (Harvard, MIT…) pointent la corrélation positive entre le plaisir au travail et la performance. Des chiffres impressionnants circulent montrant que : « un salarié heureux est deux fois moins malade, six fois moins absent, ou encore neuf fois plus loyal ».
En France, 38 % des salariés seraient démotivés, 10 % seulement vraiment impliqués dans leur travail, un record européen, et plus de 3 millions des actifs risqueraient un burnout directement causé par leur épuisement professionnel.
En tête des motifs d’insatisfaction : le manque de respect, de sens et d’égalité au travail, le montant de la feuille de paie, les conflits de valeurs, l’impossibilité de prendre des initiatives et, surtout, le sentiment que la direction en demande toujours plus sans reconnaissance du travail fourni.
La solution : Happy Culture ?
Dans leur quête de communication interne optimisée, de grandes entreprises, intègrent une nouvelle fonction, le CHO, pour répondre aux problématiques de management, de motivation et d’engagement des salariés, de santé au travail et aussi … de productivité.
Le Chief Happiness Officer ou « Responsable du Bonheur », fait partie de ces nouveaux métiers nés dans la Silicon Valley, d’abord créés dans les start-up et dans les services, ces postes se déploient progressivement dans tous les types d’activités et de structures de la « vieille économie ».
Sa principale mission est de s’assurer du bonheur des salariés. Pour fédérer, il a comme mission d’organiser des activités : ateliers de créativité, concours internes, happy hours…
On peut aussi lui demander la mise en place de services spécifiques comme des abonnements fitness ou de la conciergerie… Il est à la fois un super-communicant maîtrisant l’événementiel et le dialogue autour de la machine à café, et un médiateur.
Heureux au travail ou heureux dans le travail ?
Se pose la question des leviers à actionner pour rendre les gens heureux au sein de leur organisation ?
Veut-on que le travail rende les gens heureux, qu’ils s’épanouissent en travaillant ? Ou veut-on qu’ils engrangent une dose suffisante de bonheur à coté du travail pour supporter un travail qui leur amène tout sauf du bonheur ?
Certaines entreprises ont aussi fait le choix d’améliorer l’environnement de travail de leurs salariés en proposant : salles repos, babyfoot, table de ping-pong, salle de sport, cantine agréable …
Pour autant, ces aménagements suffisent-ils à apporter aux salariés les conditions de réalisation et d’épanouissement personnel ?
Les grands enjeux du XXIème
Aujourd’hui, force est de constater que dans un environnement qui évolue rapidement et de manière profonde, nos modèles de fonctionnement des organisations en silos répondent de plus en plus difficilement à la complexité.
Face aux nouveaux enjeux du XXIéme siècle (nouvelles générations, digital, nouveaux usages, course à l’innovation, contraintes d’agilité, mondialisation des échanges …), les organisations ont besoin d’inventer des modes de fonctionnement plus souples et plus agiles.
Nous vivons un profond changement de paradigme en terme de management et de nouvelles pratiques incubées par le numérique émergent, entrainant une révision des jeux de pouvoir, qui nécessite un changement de posture et le développement de nouvelles compétences (savoir être).
L’enjeux des organisations sera de faire ÉVOLUER leurs compétences et comportements, et ceux de leurs équipes, afin que celles-ci puissent S’ADAPTER et PERDURER dans un environnement complexe.
Vers une transformation structurelle avec l’innovation managériale ?
Les enquêtes le montrent, les salariés ont besoin de plus d’autonomie, de ressentir des possibilités d’action, de percevoir certaines marges de manœuvre qui les responsabilisent et de confiance.
Pour qu’un individu ait la volonté de partager son intelligence individuelle afin de la mettre au service d’une intelligence de groupe, il faut qu’il se sente en confiance. C’est son niveau d’engagement qui sera directement lié à son niveau de confiance.
“ Ce qui émerge du collectif est beaucoup plus que la somme des intelligences individuelles.“
L’organisation de l’avenir s’appuiera sur l’intelligence collective globale, la co-création, la capacité de se challenger et à écouter les points de vue différents.
Parce que partir des collaborateurs « terrain » pour réfléchir au changement est un formidable levier d’efficacité et d’innovation, mais en premier lieu de transformation pour :
- Elaborer collectivement des leviers d’amélioration
- Développer la capacité d’une équipe à travailler ensemble
- Co-construire des solutions efficaces et pertinentes
- Inspirer la construction d’objectifs et de plans communs partagés et portés par tous
- Favoriser l’autonomie, l’engagement et la confiance
Alors Happy Culture et/ou réelle transformation structurelle ?
Dans un objectif de transformation profond et durable, l’un et l’autre sont complémentaires et indissociables.
Si les leviers pour accroître le bien-être au travail ne manquent pas, il ne faut pas oublier les fondamentaux et se poser la question du type de management qui répond au plus près aux besoins du salarié de comprendre sa mission, le sens de son travail.
Le management participatif est une des voie permettant d’accéder à une organisationresponsabilisante laissant la possibilité de s’exprimer, d’impliquer davantage les collaborateurs dans le fonctionnement de l’entreprise et dans les prises de décision. Il en résulte un renforcement des liens interpersonnels au sein des équipes et une implication plus forte des collaborateurs, motivés par leur contribution réelle sur la vie de l’entreprise.
Parce que « le bonheur au travail ne se décrète pas, il se cultive et se construit « , l’accompagnement proposé aux entreprises se doit de prendre en compte le contexte spécifique et l’écologie du système en proposant du « sur-mesure ».
Ainsi, favoriser l’installation profonde et durable du changement en donnant des clés pour répondre efficacement aux besoins d’écoute, de confiance, de reconnaissance et de bien-être des salariés.
Fabienne SAFFAR – Dirigeante 5PCoaching
Source : https://www.linkedin.com/pulse/bien-%C3%AAtre-au-travail-performance-quel-mod%C3%A8le-pour-demain-saffar/?trackingId=5BF4Nl7ry%2BNRG%2FyvPl0TiA%3D%3D