10 compétences méconnues de startupers dont les grandes entreprises peuvent et doivent tirer parti par J. Masson
Deux ans après son lancement, Whyers, spécialisée dans le reverse-mentoring de grandes entreprises par des startupers, a établi une liste des 10 grandes qualités de ces entrepreneurs dont ni les grands groupes ni les startupers eux-mêmes n’ont réellement pris conscience, et qui constituent pourtant une ressource d’une valeur aussi inestimable qu’elle est très peu exploitée.
« Les grands groupes s’intéressent encore trop aux produits et services des startups et pas assez à ceux qui les ont créés, » explique Julien Masson, co-fondateur et CEO de Whyers. « Or pour réussir à créer la proposition de valeur qui a su trouver son public, le startuper a développé un panel de compétences dont il a rarement conscience, et qui, pourtant, concentrées en quelques heures d’échanges sur un sujet précis, peuvent faire gagner des mois de tâtonnement à quelqu’un qui n’a pas son parcours ».
Whyers résume ces compétences en 10 points :
1. Le startuper a appris à innover avec le budget minimum requis : (re)plongez-le dans un grand groupe, il lui fait économiser un budget monstre. Le startuper connait en effet les nouveaux outils et technologies pour faire des protos pas chers dans un fablab, apprendre gratuitement avec un Mooc, acheter de l’espace de stockage à des prix accessibles, etc. Autant d’outils qui permettent de réduire le budget d’un projet, et donc de le développer plus rapidement, mais aussi d’utiliser des outils qui correspondent à de nouveaux usages.
2. Le startuper valide son hypothèse avant de développer son produit : pour gagner du temps, il a appris à valider sa proposition de valeur avant même de développer. Il appelle cela « itérer ». Et surtout, il co-développe son produit / service avec son client. Une approche intéressante pour un grand groupe, mais dont il faut maîtriser les codes et l’état d’esprit.
3. Le startuper sait identifier la valeur ajoutée essentielle sur laquelle se concentrer. Celle qui génère de la traction, qui est scalable. Il sait abandonner une partie de son business malgré de bons résultats apparents parce qu’elle ne correspond pas à sa mission, et se concentrer sur 5% de son activité car c’est là qu’il veut aller, là qu’il fera demain la différence à grande échelle.
4. Le startuper n’a pas peur de se remettre en question, il appelle cela « pivoter » : dans les grands groupes, ce pivot est encore redouté, perçu comme un échec. Le startuper sait pourquoi et comment pivoter, comment effectuer le pivot rapidement, et comment emmener ses partenaires – et donc une éventuelle hiérarchie – dans sa nouvelle direction.
5. Le startuper sait que ce n’est pas l’idée mais la façon et la rapidité avec laquelle on la développe qui comptent. Il sait trouver les raccourcis pour sortir le produit au plus vite, de la façon la plus efficace et en plaçant l’utilisateur au centre de sa démarche.
6. Le startuper est un obsédé de l’expérience utilisateur : il a une sensibilité très forte en termes de retour d’expérience. Contrairement au grand groupe où la vision du produit est morcelée entre les équipes, le startuper voit tout, il est obsédé par le détail. Il développe une vision de tous les points de contact de son sujet, du packaging à ce qu’on ne voit pas.
7. Le startuper développe des compétences métiers ultra spécifiques et nouvelles : à travers la création de son produit/service, il devient un expert dans le développement d’une communauté, dans la smart city, dans l’intelligence artificielle au service de la relation-client, etc. C’est même souvent lui qui crée ces nouvelles compétences/métiers. Ses apprentissages sont réplicables dans bien des secteurs.
8. Le startuper est à la pointe des solutions disponibles sur le marché. La concurrence est si forte et ses concurrents souvent tellement plus puissants que lui, qu’il doit toujours avoir une longueur d’avance. Sa capacité d’exploration est donc particulièrement importante et son pouvoir de recommandation inégalé.
9. Le startuper aime partager ce qu’il vit, ce qu’il a appris : biberonné d’infos, il fait partie d’une génération où le partage prédomine : partage de sa vie sur les réseaux sociaux, Moocs, webinars à foison… Là où l’on protégeait autrefois son idée comme un trésor, aujourd’hui on la confronte pour avancer très vite. Il a donc assez naturellement le goût du partage de sa propre expérience et de ses conseils.
10.Le startuper est libre : il n’a pas besoin de cette grande entreprise pour vivre. Dès lors, son avis est particulièrement objectif et dénué de toute considération « politique » et hiérarchique, donnant souvent lieu à des retours assez « cash » : le projet fonctionne ou pas, les conditions de son développement sont celles-ci, que ça plaise ou non… Il ne s’encombre pas de broutilles, il veut que ça avance.
« C’est parce que nous avons senti que le startuper représentait une ressource incroyable mais sous-estimée que nous avons commencé, en juillet 2014, à mettre ce « jus de cerveau de startupers » au service des grands groupes dans le cadre de formations et de reverse-mentoring de projet, » conclut Julien Masson. « Deux ans après, avec plus de 30 projets effectués chez Total, GrDF, La Poste, RATP, SNCF, etc., nous avons largement validé notre hypothèse, c’est pourquoi nous donnerons un nouvel élan à notre format de reverse-mentoring en déployant, en septembre 2016, notre première place de marché de startupers experts. »
A propos de Whyers : Fondée en juillet 2014 par Julien Masson et Nicolas Cheng, Whyers met sa communauté de startupers experts à la disposition de porteurs de projets (Product Leaders) de grandes entreprises, dans le cadre d’un « atelier jus de cerveau », pour les aider à déverrouiller des points de blocage précis de leur projet et à développer leurs capabilités à créer leurs propres success-story, dans un temps et avec une méthode « startup ». Whyers bénéficie du soutien de la BPI.