La France donne le ton des relations entre grands groupes et start-up par G Bregeras
7 formes d’engagement
Sur la manière de créer des liens avec les jeunes pousses, les grandes entreprises privilégient toujours l’investissement de capitaux à travers leurs fonds corporate. Sur les 262 groupes du Top 500 de « Forbes » engagés avec les start-up, 62,6 % choisissent de les soutenir en liquidité. Ensuite, près d’une sur trois crée une compétition pour faire émerger celles avec qui elles travailleront. Un double résultat qui marque leur relative maturité et, surtout, leur ouverture. Si certains, à l’image de PSA (lire ci-contre), privilégient des investissements dans un secteur similaire au leur, d’autres sortent de leur verticale. C’est le cas de Coca-Cola, qui a soutenu Spotify, ou d’Orange, qui a injecté quelques millions d’euros dans KissKissBankBank. Investir dans une jeune pousse peut aussi témoigner des intentions d’un géant d’attaquer un marché, comme ce fut le cas il y a un mois avec Apple, qui a mis sur la table 1 milliard de dollars pour aider Didi Chuxing à lutter contre Uber en Chine.
Reste à convaincre les Français
Autre signe des temps nouveaux, la capacité de certains grands groupes à s’associer afin de faire avancer une thématique cruciale pour un secteur particulier. Air Liquide, Michelin, Orange, SNCF et Total se sont ainsi associés autour de la mobilité durable en créant un fonds dédié. Des initiatives encore mal perçues par le public français, qui estime encore dans sa très grande majorité que les grandes entreprises n’en font pas encore assez, comme le révèle un sondage réalisé par Odoxa. Si 61 % d’entre eux sont convaincus qu’il relève de leur responsabilité de créer des incubateurs pour aider les start-up, 84 % pensent qu’ils n’en font pas assez. Après le temps de la stratégie et des premières actions d’envergure devra donc venir celui de la communication.